Mai Chau, Hoa Binh, Ninh Binh (Hoa Lu)

Pas de coucou à mes copains car pas de passeport, retardé apparemment par cette Apec, me suis donc fais encore quatre jours à Hanoï avec la visite des quartiers populaires non touristiques mais tout aussi bordéliques, la tenancière me conviera un soir à un repas qu’elle a concocté pour des amis autralo-thailandais de passage et je terminerai avec le musée des beaux-arts où la guerre et l’oncle Ho sont omniprésents. Passeport toujours pas là. Grande leçon pour moi pour apprendre la patience et surtout la dépendance qui m’est si pénible. Dois aussi certainement payer mon arrogance et le fait que tout ne s’achète pas, surtout dans un pays si pauvre.

Pas envie d’aller trop loin, je repère un village à l’architecture authentique sur internet, la bookeuse (à qui j’ai confié mon passeport) me dit qu’il n’y a pas d’hôtel où loger et me propose plutôt Ninh Binh avec des parcours à vélo et séjour chez l’habitant au bord de la rivière noire, en cherchant le prospectus elle en sort un autre sur Mai Chau et c’est celui là qui m’attire, se produit alors une altération avec son mari juste derrière elle à laquelle je ne prête pas plus attention que ça. Je ne veux pas de guide, juste le prix du voyage, 800 000 dông. On vient donc me chercher le dimanche matin à 6h30 au lieu de 7h, je les ferai patienter, puis faux taxi jusqu’à la station de bus, j’y retrouve trois françaises qui m’apprennent que le trajet ne coûte que 80 000 dông aller (+ 200 000 dông au préalable en taxi pour arriver à la station bien en périphérie de la ville). Leur bookeur voulait leur faire payer 300 000 et elles ont tiqué car leurs autres voyages en bus ne coûtaient absolument pas ce prix là. C’est qu’en fait Mai Chau est une destination prisée des vietnamiens et qu’ils souhaitent la préserver des touristes (d’où l’altercation ?) et du coup ils nous font payer le prix maxi, sur quoi je les comprends très bien. J’arrive donc dans une vallée entourée de monts velus verdoyant, rizières et petites maisons sur pilotis. Me dégote une chambre avec vue imprenable sur les rizières, un matelas, une moustiquaire, deux coussins font office de chaise, une patère multiple pour mes vêtements, less is more a toujours été ma devise. Village totalement marqueté tourisme, vietnamien peut-être mais très international aussi, que des échoppes de jupes Mong brodées, petits bracelets de laine tissés, guest-house et très peu de restaurants, la formule veut qu’avec la chambre on ai le petit déjeuner et le dîner. Vais y rester trois nuits, toujours pas de nouvelles du passeport, découvre Hoa Binh sur internet qui signifie La paix, ni une ni deux je dois y aller, moi qui me sens investie de la mission de rétablir ce symbole dévoyé. La force des symboles n’est pas à démontrer, que ce soient les cartes du tarot, les contes, les publicités, les graphismes… C’est un graphiste justement qui s’est inspiré du code sémaphore britannique (pour diriger les avions au sol), qui a utilisé les lettres N et D pour Nuclear Desarmament, ce couillon n’a pas vérifié que ce signe existait déjà dans les runes, cet arbre renversé signifiant la mort et la destruction. Le fait que ce signe soit devenu le symbole de la paix est tout de même un peu gênant non ? En le remettant à l’endroit on retrouve par contre l’arbre de vie et donc de paix ! Pour les curieux, veuillez chercher à « signe de paix inversé ».

Hoa Binh est pour le coup pas touristique du tout et ce n’est pas la paix que je vais y trouver mais la frustration ! Car si les villes ou villages touristiques me dépriment de leur dénaturation, ils sont par contre bien pratiques à vivre puisque tout est toujours ouvert et avec souvent des mets « western », tels que pancake ou pizza qui sont quand même les bienvenus. Là rien de tout ça même si je me régalerai de madeleines tout à fait spongieuses et délicieuses et d’un champ cultivé entre deux rues tout à fait surréaliste. Personne ne parle anglais, par contre toujours ces sourires et ces « hello » bienveillants, une jeune étudiante me conduira sur son scooter électrique à la station de bus et fera office de traductrice auprès de la guichetière auprès de laquelle je suis en train de perdre patience. Le réseau de bus est plus que tentaculaire et les informations inexistantes. C’est en cherchant un bouquin en français à échanger à Mai Chau que j’apprendrai que les bus verts passent toutes les 20 mn pour Hoa Binh, alors qu’on m’avait dit qu’il n’y avait qu’un départ à 15h. (?) D’où ma méfiance à Hoa Binh, et ce fichu passeport qui n’est toujours pas là. Après deux nuits pense rentrer à Hanoï et prendre mon train de nuit pour Hoi An, la bookeuse me fera suivre mon passeport par courrier, ce qu’elle m’a déjà proposé. Au réveil je me dis que je suis trop pressée, je suis là pour profiter du moment présent, pourquoi cette obsession à vouloir aller à Hoi An ? Je décide d’aller à Ninh Binh, la baie d’Halong terrestre.

L’hôte de l’hôtel se propose de m’emmèner en scooter à la station de bus pour un départ à 10h alors qu’il est 9h30, quelle aubaine ! Grimpe toute contente dans le bus en précisant que je vais à Hoa Lu, à cinq kilomètres de Ninh Binh, puisque j’ai vu et appris en m’énervant avec la guichetière que le bus s’arrête où on veut. On démarre à l’heure dans un bus vide, juste une vietnamienne d’un certain âge est avec moi, étonnant. C’est que je suis dans un bus de marchandises, les paquets ne feront qu’affluer tous les cinq cents mètres, le gars court de tous les côtés et son téléphone n’arrête pas de sonner, je calcule qu’à ce rythme j’arriverai à 18h pour faire mes 130 km. J’arriverai en fait à 16h, en ayant frôler le pire par trois fois, submergée par les paquets de tout côtés, un cochon noir emmailloté dans des feuilles de bananier sur le toit et une petite perruche noire prisonnière d’une poche de tissus qui ballotera accrochée à un fil. Et en plus il me fera un tarif à la tête du client… D’autant que Hoa Lu n’étant pas sur le trajet, je devrai me payer un taxi à l’arrivée. Alleluia je suis vivante, plus jamais de bus « cheap », dépaysants certes mais trop éprouvants à force. J’avais de toute façon prévue de rentrer à Hanoï en train, décision plus que confirmée. Suis donc à nouveau dans un village touristique, merveilleuse nature environnante et délicieux pancake banane, j’ai pris trois nuits, est-ce que mon passeport sera arrivé d’ici là ? Suite au prochain épisode !

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